Notre voyage en Tanzanie restera gravé comme l’un des plus marquants de notre vie. Nous avons passé 11 jours entre safaris sur le continent et détente à Zanzibar, et on peut le dire sans hésiter : c’était inoubliable.
La partie safari a été un immense coup de cœur. Se retrouver aussi proches des animaux dans leur habitat naturel, les observer dans le silence et la poussière des pistes, sentir cette connexion brute avec la nature… c’était à la fois intense, émouvant et profondément inspirant. Chaque jour, un nouveau parc, de nouveaux paysages, de nouvelles rencontres animales. Et le tout encadré par des hébergements de charme et une cuisine savoureuse, même en pleine brousse !
Zanzibar, en revanche, nous a laissé un sentiment plus mitigé. On s’attendait à une parenthèse paradisiaque… et on a plutôt été déçus. Entre le tourisme de masse, les activités peu éthiques et l’ambiance parfois oppressante en dehors des hôtels, notre prise de conscience s’est accélérée. Certaines expériences nous ont ouvert les yeux — parfois brutalement — sur l’importance de bien choisir ses activités, de se renseigner avant, et de ne pas tout accepter « par défaut ».
Ce voyage a donc été un vrai tournant pour nous. Il a renforcé notre envie de voyager autrement, de manière plus respectueuse, plus consciente. Et c’est exactement ce qu’on veut partager avec vous à travers cette page : nos moments forts, nos erreurs, nos conseils, et surtout ce que ce voyage nous a appris.
Après deux escales (Istanbul et Dar Es Salaam), arrivée en après-midi à Arusha. Repos à l’hôtel avant le départ du safari. Premier contact avec la Tanzanie : chaleureux, dépaysant… Karibu !
En Tanzanie, l’eau du robinet n’est pas potable. Notre agence nous avait demandé d’apporter nos propres gourdes, car un grand bidon d’eau potable était toujours disponible dans la voiture. C’est une bonne solution pour éviter les bouteilles en plastique jetables. Certains hôtels nous fournissaient aussi de petites bouteilles pour les déjeuners et pour se brosser les dents, mais globalement, le système était bien pensé pour limiter les déchets.
Pour ce premier jour de safari, nous avons démarré en douceur… enfin, c’est ce qu’on croyait. Le parc du lac Manyara, souvent un peu boudé par les voyageurs au profit de Serengeti ou Ngorongoro, nous a offert une entrée en matière absolument magique.
La végétation y est dense, luxuriante, presque tropicale. Les routes sont bien tracées, ce qui rend la conduite fluide, mais parfois la forêt épaisse limite la visibilité. Malgré ça, les rencontres n’ont pas tardé…
Et quelles rencontres. À un moment, notre guide s’arrête. Un troupeau entier d’éléphants traverse doucement la route puis se dirigent lentement vers notre voiture. Ils sont là, à quelques centimètres de notre voiture, si proches qu’on aurait pu les toucher (mais bien sûr, on ne bougeait pas d’un poil). Un moment suspendu, hors du temps, où nous retenions notre souffle, submergés par l’émotion et la puissance de cette proximité. Aucun mot, juste le bruit sourd de leurs pas sur la terre, les branches qui craquent, et nos cœurs qui battent plus fort que jamais.
Au fil de la journée, nous avons aussi croisé des singes, des biches, et une lionne, seule, qui se trainait, visiblement fatiguée. Elle portait un collier autour du cou, que notre guide nous a expliqué être un dispositif de suivi pour la recherche scientifique. Vrai ou pas, on ne sait pas… mais elle ne semblait pas en pleine forme, et ce moment nous a laissé pensif.
Nous avons déjeuné dans la voiture, face à elle, dans un silence presque sacré, en respectant la distance. Juste nous, la nature, et elle.
La fréquentation dans le parc est restée modérée, quelques voitures croisées ici et là, mais rien à voir avec l’agitation qu’on connaîtra plus tard dans d’autres parcs. Le Manyara reste, pour nous, une belle surprise, un lieu intime, vert, vivant, parfait pour commencer l’aventure en douceur… mais déjà avec des frissons.
En fin de journée, direction notre premier hébergement : Eileen’s Trees Inn, niché dans la verdure. Un endroit calme et confortable, parfait pour reprendre nos esprits et se reposer avant la prochaine immersion sauvage.
Pendant les journées de safari, le déjeuner se fait soit en pleine nature soit sur une petite aire de pique-nique. Selon les lodges, deux options s’offrent à vous : Soit l’hôtel prépare le pique-nique en avance, dans une lunch box. soit un mini-buffet vous permet de composer vous-même votre déjeuner (plus rare). Dans tous les cas, c’est simple mais efficace : une petite entrée (salade ou légumes froids), un plat (sandwich, poulet/riz…), un fruit (banane, pomme…), un petit gâteau ou des biscuits, et une boisson type jus de fruit. On ne va pas se mentir, ce n’est pas de la grande gastronomie… mais on a toujours été bien rassasiés !
Nous avons quitté notre hébergement tôt le matin, plongés dans une brume si épaisse qu’on ne voyait pas à 100 mètres devant nous. Autant dire que notre guide a redoublé de prudence sur la route. À un moment, il nous a arrêtés à un point de vue sur le cratère du Ngorongoro… mais surprise : un mur de nuages et de brouillard, absolument rien à voir ! On en a ri, surtout quand il nous a promis qu’on repasserait par là, et que cette fois, on verrait sûrement quelque chose. Croisons les doigts !
Puis nous sommes entrés dans le parc de Ndutu, et là… le silence, l’immensité, la solitude. Une grande plaine à perte de vue, sans une autre voiture à l’horizon. C’était comme si la nature nous appartenait le temps d’une journée. Cette sensation de liberté, presque irréelle, nous a accompagnés tout au long du parcours.
Nous avons croisé une multitude d’animaux : girafes, hyènes, éléphants majestueux, biches, phacochères, flamants roses, et un petit fennec, trop mignon. Et ce qui était fou, c’est qu’en à peine quelques minutes de route, les paysages changeaient complètement : grandes plaines herbeuses, zones boisées, lacs salés… Un condensé de nature à l’état brut.
Nous avons aussi traversé des zones récemment brûlées, noires et calcinées. Le spectacle était triste à voir, mais notre guide nous a expliqué que ces feux sont parfois allumés volontairement pour limiter la propagation de maladies ou régénérer certaines zones touchées par la sécheresse – une pratique controversée mais utilisée dans plusieurs parcs africains.
Pas de réseau, pas de 4G : une déconnexion totale, comme on en vit rarement. Et avec notre voiture au toit ouvrant, j’ai passé une bonne partie de la journée debout sur le siège, cheveux au vent, en mode « liberté sauvage » – une sensation qu’on n’oubliera jamais.
En fin de journée, nous avons rejoint notre hébergement : Ndutu Safari Lodge. Un lieu magique, en plein cœur du parc, sans aucune barrière, où les biches s’approchent tranquillement du lodge, comme des visiteuses curieuses. Le restaurant est ouvert sur l’extérieur, ce qui permet de continuer à profiter de l’atmosphère unique même pendant le dîner. Et justement, ce soir-là, Amine a remarqué du mouvement dans les arbres… une hyène passait en courant, au loin ! Autant dire qu’on n’était pas hyper rassurés, mais c’était un moment fort, et un souvenir mémorable.
Et comme chaque jour : repas délicieux, que ce soit le dîner ou le petit-déjeuner.
Si vous avez les cheveux longs, évitez à tout prix la demi-queue de cheval en safari ! Entre le vent, la poussière et les heures debout dans la voiture au toit ouvert, mes cheveux se sont tellement emmêlés qu’Amine a dû utiliser… des ciseaux pour enlever l’élastique ! À Paris, un coup de brosse suffit. Là-bas, c’était minimum 10 minutes de démêlage chaque soir – et parfois avec un peu de souffrance ! Conseil : optez plutôt pour des tresses, des chignons bas ou des coiffures bien plaquées, pour limiter les nœuds et protéger vos cheveux. Et pensez à prendre une brosse solide et un spray démêlant dans la valise. Vous nous remercierez plus tard 😉
Bienvenue au Serengeti, le parc le plus célèbre de Tanzanie, et à juste titre. C’est ici que les décors du Roi Lion ont été inspirés, avec ses plaines infinies, ses rochers emblématiques, et surtout… ses lions.
Et justement, des lions, on en a vus beaucoup ! Dès le matin, à peine entrés dans le parc, nous sommes tombés sur un groupe d’une dizaine de lionnes. Elles étaient si proches de la voiture qu’on n’osait plus trop bouger. Mais elles ont continué leur chemin, calmes, majestueuses, comme si nous n’étions même pas là. Un moment surréaliste et inoubliable.
Notre guide (et d’autres voitures arrivées ensuite) les a suivies un peu, jusqu’à ce qu’elles s’installent à l’abri dans une sorte de tunnel naturel, pour fuir le soleil… et sans doute les voitures aussi. Une scène qui nous a rappelé qu’ici, nous ne sommes que des invités.
Un peu plus tard, nous avons croisé un troupeau gigantesque d’éléphants, en pleine interaction : certains se battaient, d’autres s’enlaçaient, des petits couraient entre les adultes… Un vrai spectacle plein de vie et d’émotion.
Grâce à son œil de lynx, notre guide a aussi repéré trois lions en pleine sieste sous un arbre, repus, détendus. C’est là que j’ai sorti mon plus beau selfie, toute fière. Mais la scène a vite basculé. Pour “réveiller un peu l’action”, notre guide a commencé à s’approcher, puis à donner de petits coups d’accélérateur pour les faire bouger. À un moment, j’ai vraiment cru qu’il allait rouler sur la queue d’un lion… Ce comportement nous a mis mal à l’aise, donc je lui ai gentillement dit que c’était ok si ils ne bougeaient pas et qu’on pouvait les laisser se reposer tranquillement. Ce petit moment de tension a renforcé notre conviction que le respect de l’animal doit toujours primer.
Nous avons ensuite eu la chance d’apercevoir un léopard dans un arbre, avec son dîner suspendu quelques branches plus haut. Une scène rare… et un peu crue. Âmes sensibles, attention à la dernière photo 😅
La journée s’est poursuivie avec un raz de marée d’hippopotames, immobiles dans l’eau, des petits singes bagarreurs, des antilopes, des girafes… Un véritable documentaire animalier en live.
Le soir, nous avons rejoint notre hébergement : Osinon Tented Camp, où nous avons été accueillis en musique et en danse par les employées. Une vraie ambiance chaleureuse. Ici, pas de clôture : nous dormons en pleine nature, dans des tentes confortables, mais qui laissent passer tous les bruits de la nuit. Et ils étaient nombreux !
À la tombée de la nuit, le personnel du lodge nous escortait de la tente au restaurant (obligatoire pour des raisons de sécurité). Le dîner et le petit-déjeuner étaient encore une fois délicieux. Mais la nuit a été moins sereine que les précédentes : le vent soufflait fort, et les bruits d’animaux autour des tentes se faisaient entendre…
Et au réveil ? Une surprise devant notre tente : des crottes toutes fraîches. Les employés ont souri : “Probablement des zèbres ou des antilopes.” En tout cas, on n’a jamais dormi aussi près de la vie sauvage.
Parlons d’un sujet très concret mais rarement abordé dans les récits de safari… les toilettes ! En général, on trouve des sanitaires aux entrées et sorties des parcs, ainsi que dans certaines aires de pique-nique bien aménagées. Donc le bon réflexe, c’est simple : même si vous n’avez pas envie… allez-y quand même ! Parce que dans des parcs comme le Serengeti (plus de 14 700 km² !), autant dire que les aires de repos ne courent pas les plaines… Ce jour-là, on a pris notre déjeuner dans la voiture, au milieu de nulle part. Sauf que, bien sûr, un peu plus tard… envie pressante. Et toujours pas la moindre toilette à l’horizon. Résultat : j’ai dû faire pipi à l’arrière de la voiture, dans une vaste plaine déserte. Pas un véhicule, pas un animal à l’horizon… mais on n’était jamais à l’abri d’un lion curieux. Alors Amine, en bon garde du corps improvisé, faisait le guet, prêt à alerter au moindre mouvement suspect 😅 Une expérience que je n’oublierai pas, mais surtout un petit rappel précieux : quand vous avez des toilettes à disposition, profitez-en. On ne sait jamais quand sera la prochaine occasion !
On n’avait à peine quitté le camp que la journée commençait fort : à peine quelques mètres parcourus, et voilà un lion marchant tranquillement sur le bord de la route. On tourne la tête… et on aperçoit une lionne. Puis cinq. Un groupe entier, paisible, presque nonchalant. Une scène majestueuse, parfaite pour débuter ce nouveau jour de safari.
Nous entamons ensuite la descente vers le cratère du Ngorongoro, l’un des sites les plus emblématiques de Tanzanie. La route serpente à flanc de montagne, avec des virages serrés, des pentes impressionnantes, et des vues à couper le souffle. Petit avertissement si vous avez le vertige (comme moi) : ça secoue un peu !
Une fois dans le cratère, nous avons croisé beaucoup d’animaux : zèbres, antilopes, buffles, tous réunis dans ce gigantesque amphithéâtre naturel. Le décor est absolument splendide, on se sent comme dans un autre monde.
On s’arrête pour déjeuner sur une aire de pique-nique commune avec d’autres touristes. L’ambiance est simple, conviviale, même si on sent bien que ce lieu est très fréquenté.
En fin de journée, alors qu’on pensait sortir du cratère et rentrer, le guide reçoit un appel radio : deux rhinocéros ont été repérés au loin. Ni une ni deux, il fait demi-tour. Comme tous les autres véhicules autour ! Résultat : un énorme bouchon de 4×4, tous regroupés sur un même point d’observation, avec jumelles à la main pour apercevoir les rhinos au loin. Une scène qui nous a laissés un peu frustrés… Le parc est magnifique, mais sa petite taille, combinée au nombre croissant de véhicules, crée une vraie sensation de saturation.
On finit par remonter par une autre route sinueuse et raide, et cette fois… on arrive au fameux point de vue que nous avions visité dans la brume deux jours plus tôt. Et là, plus un nuage à l’horizon : le cratère, immense, verdoyant, s’offre à nous, avec son lac étincelant au centre. De loin, les voitures dans le fond ressemblent à de minuscules fourmis. Un spectacle grandiose, dont on se souviendra longtemps.
Nous terminons la journée au Ngorongoro Forest Tented Lodge, un havre de paix avec une vue splendide sur la campagne tanzanienne. Accueil chaleureux avec un petit jus de bienvenue, coucher de soleil doré sur les collines… et comme d’habitude, un excellent dîner pour clôturer cette aventure de la plus belle des façons.
Une épreuve de Pékin Express (saison 20) a été tournée ici, dans les montagnes autour du cratère ! Mais évidemment, on ne voit rien du monde ni du surtourisme dans l’émission.
Dernier jour de safari, direction le parc de Tarangire, connu pour ses éléphants, ses baobabs géants et ses paysages vallonnés. On sentait déjà la fin de l’aventure approcher, mais on était prêts à savourer chaque instant.
Nous avons croisé quelques girafes, des singes malicieux, des éléphants toujours aussi majestueux… mais globalement, moins d’animaux que les jours précédents. Cela dit, Tarangire nous a offert une scène aussi rare que touchante : deux léopards en train de se faire un câlin dans les hautes herbes. Un vrai moment de tendresse sauvage. Un peu plus tard, nous en avons vu un autre perché dans un arbre, tranquillement installé, observant la savane.
Mais à chaque fois, la même chose : une file interminable de 4×4 alignés, moteurs tournants, pour capturer la scène. Comme au Ngorongoro, on a ressenti très fort le poids du tourisme de masse, et même si les animaux sont là, l’ambiance est moins magique quand tout le monde se bouscule pour « la » photo.
Si on devait refaire notre itinéraire, Tarangire serait probablement le parc que l’on retirerait. Il est beau, bien sûr, mais après l’expérience incroyable de Ndutu ou Serengeti, il nous a semblé un peu redondant et plus touristique.
Cela dit, notre dernier moment dans le parc était grandiose : un immense troupeau d’éléphants qui s’est approché lentement de notre voiture, jusqu’à nous frôler presque. Une scène impressionnante et émouvante, comme un dernier au revoir de la nature avant notre retour à la « vraie » vie.
Nous avons terminé ce fabuleux périple au Moivaro Coffee Plantation Lodge, un hôtel magnifique entouré de nature. Le dîner était proposé sous forme de buffet, copieux et délicieux, comme toujours. Le petit déjeuner du lendemain, lui aussi, était excellent. Un dernier moment de calme et de confort pour digérer toutes les émotions de cette aventure inoubliable.
Les pourboires ne sont pas obligatoires, mais ils sont fortement attendus dans le secteur touristique en tanzanie. Voici ce que nous avions prévu, sur les conseils de notre agence : Guide safari : entre 10 à 20 $/jour (nous avons donné 120 $ pour 6 jours). Hôtels / lodges : une caisse commune à l’accueil est souvent prévue ; comptez 1 à 2 $/nuit/personne. Pensez à avoir des billets en petites coupures (USD) pour faciliter tout ça.
Côté safari, on doit l’avouer : c’était incroyable. Pouvoir observer des éléphants, des lions ou des girafes dans leur environnement naturel, sans barrière, sans cage… ça nous a profondément touchés. On a vraiment eu le sentiment de vivre un moment rare, authentique et respectueux de la nature.
Mais ce n’est pas parce qu’un safari se déroule « dans la nature » qu’il est forcément durable. Avec un peu de recul, on réalise que certains choix peuvent avoir un impact, même dans ce contexte.
Par exemple, notre guide était expérimenté, passionné et impressionnant de savoir-faire (il localisait les animaux à partir d’empreintes, de crottes, ou en échangeant par radio avec les autres 4×4). Mais un moment nous a mis mal à l’aise : en s’approchant très près de lions qui dormaient, pour les « faire réagir », alors qu’on aurait préféré les observer sans les déranger. Ce genre de comportement est courant, surtout pour satisfaire certains touristes… mais ce n’est pas ce que nous cherchions.
On a aussi été confrontés à certaines formes de tourisme de masse, notamment dans des parcs très connus comme le cratère du Ngorongoro ou Tarangire. Dans le premier, une longue file de véhicules s’était formée pour observer deux rhinocéros au loin, tous au même endroit, car le hors-piste est interdit dans cette réserve. Et à Tarangire, on s’est retrouvés avec une dizaine de 4×4 rassemblés sous un arbre où un léopard venait d’installer son dîner… Un spectacle rare, mais gâché par la foule et l’agitation.
À l’opposé, le parc de Ndutu nous a complètement émerveillés. Moins connu, plus sauvage, il offre une diversité de paysages incroyable et surtout, on a souvent eu l’impression d’être seuls au monde. Les animaux venaient à nous, naturellement, sans pression, sans foule, et c’est ce sentiment de liberté et d’harmonie qu’on retiendra le plus de cette aventure.
Et puis, il y a un aspect qu’on ne peut pas ignorer : l’impact carbone du safari en lui-même. On n’ose même pas imaginer le nombre de kilomètres que nous avons parcourus durant ces 5 jours de safari… Le safari n’est pas une activité écoresponsable, surtout en 4×4 diesel. Mais c’est aussi une expérience unique, qui peut renforcer l’envie de préserver la nature. Si vous cherchez à limiter votre empreinte, le fait de partager le véhicule avec d’autres voyageurs peut déjà réduire un peu l’impact du trajet.
Autre prise de conscience : les conditions de travail des guides. Le nôtre dormait dans les mêmes lodges que nous et passait une semaine entière loin de sa famille pour nous accompagner. Une réalité qu’on ignorait avant de partir, et qui nous a beaucoup touchés. Ça nous a rappelé l’importance de donner un pourboire généreux à la fin du séjour, en reconnaissance de leur engagement.
Globalement, on a eu la chance de séjourner dans des hébergements respectueux de l’environnement, souvent en pleine nature, avec une vraie attention portée à la sobriété énergétique, aux déchets et à la qualité des repas. Mention spéciale au Ndutu Safari Lodge, un lieu magnifique, ouvert sur le parc, où les biches et les oiseaux venaient nous saluer le matin.
Ce voyage nous a donné encore plus envie de soutenir un tourisme qui respecte les animaux, les écosystèmes et les communautés locales, et on espère que notre expérience pourra aider d’autres voyageurs à faire les bons choix dès le départ.
Après cinq jours d’émerveillement en safari, nous avons mis le cap sur Zanzibar pour profiter de quelques jours de repos en bord de mer. Plages de rêve, soleil au rendez-vous et hôtel agréable… tous les ingrédients semblaient réunis pour finir ce voyage en douceur. Mais sur place, nous avons rapidement découvert une réalité bien plus contrastée. Entre activités touristiques parfois décevantes, sollicitations omniprésentes dès qu’on sortait de l’hôtel, et expériences peu éthiques, il a fallu composer avec les limites d’un tourisme encore en construction. Heureusement, quelques pépites bien-être et responsables sont venues équilibrer le séjour. On vous raconte tout, sans filtre.
S’il y a bien un point sur lequel Zanzibar nous a franchement déçus, ce sont les activités touristiques. Mis à part Maalum Cave, qui a été notre vrai coup de cœur sur l’île, tout le reste nous a laissé un goût amer.
Pourtant, nous avions fait quelques recherches avant de partir… mais visiblement pas assez poussées. Et surtout, nous n’avons pas posé assez de questions à notre hôtel. C’est une erreur que nous ne referons pas.
Prenons l’exemple de l’excursion Nakupenda, vendue par l’hôtel comme “le must” à faire : une journée en mer avec nage avec les dauphins, snorkeling, plage, déjeuner sur un banc de sable. Sur le papier, ça semblait parfait. En réalité, la première partie de l’activité a été un véritable cauchemar.
Réveil à 4h30 pour rejoindre le nord de l’île. Le bateau, vieux et polluant, ne nous inspire pas confiance, mais on se dit que ce n’est “que” pour rejoindre les dauphins. Sauf qu’une fois sur place, tout dégénère : une dizaine de bateaux encerclent les dauphins, qui fuient en profondeur dès que quelqu’un saute à l’eau. Notre capitaine hurle “Jump ! Jump !”, on saute, on aperçoit les dauphins deux secondes, on remonte sur le bateau… puis c’est reparti pour une course absurde. On a vite compris que c’était tout sauf une expérience respectueuse, alors on a demandé à arrêter. Retour sur la plage pour prendre notre petit-déjeuner préparé par l’hôtel, le cœur un peu lourd, en attendant la suite du programme. On a attendu quand même assez longtemps sur la plage avant de repartir.
Mais heureusement, le snorkeling qui a suivi a été magnifique. L’eau était limpide, les poissons nombreux, et pendant quelques minutes on a retrouvé la magie qu’on imaginait. Mais très vite, des dizaines d’autres bateaux ont débarqué, et l’endroit paisible s’est transformé en piscine municipale… Comme nous étions partis plus tôt de l’excursion dauphin, nous sommes sûrement arrivés avant les autres touristes. Mais là encore, trop de monde donc on a préféré écourter et passer à l’étape suivante.
Direction une zone remplie d’étoiles de mer, et là : waouh. L’eau peu profonde, d’un bleu laiteux, et les étoiles de mer parfaitement visibles au fond, c’était sublime. Et comme nous étions en avance sur les autres groupes, on a pu profiter de ce moment dans le calme. Un vrai petit bonheur.
Puis vient le fameux banc de sable de Nakupenda : à notre arrivée, seuls deux ou trois bateaux sont là. Les tables sont montées directement sur le sable, et les capitaines lancent un barbecue de fruits de mer juste devant nous. Langoustines, crevettes, thon frais… c’était absolument délicieux, même pour moi qui n’aime pas trop les fruits de mer ! On a terminé avec un plateau de fruits frais, un vrai régal. Mais là encore, l’afflux de bateaux a peu à peu envahi le lieu, et notre petit coin de paradis est devenu un resto bondé sur sable blanc. On a tout de même profité d’une petite baignade avant de repartir, mais le charme s’était un peu envolé.
Heureusement, nous avons aussi vécu de très belles surprises. La plus belle : Maalum Cave. Une grotte d’eau douce nichée dans la végétation, avec une vraie démarche écoresponsable. On ne peut entrer qu’après s’être douché (pour enlever crème solaire, parfum, etc.), les créneaux sont limités à une quinzaine de personnes, et aucun animal n’est en captivité. Le cadre est magique, et l’eau fraîche tellement agréable. Si vous y allez, profitez-en aussi pour tester leur restaurant et leur spa en plein air : produits frais, ambiance calme, massage ultra relaxant… on aurait pu y rester des heures.
Autre belle découverte : la visite de la ferme aux épices. Ludique, interactive, passionnante. On a appris comment poussaient les épices qu’on utilise au quotidien, goûté des fruits ultra frais, bu un jus de coco cueilli sous nos yeux, et même été maquillés avec des baies naturelles. L’un des guides nous a fabriqué des couronnes à base de feuilles en deux temps trois mouvements. Si vous êtes attachés à ce genre de souvenirs, gardez-les précieusement : ils se conservent super bien (le plus dur étant de les transporter jusqu’à la maison !)
Après la ferme, l’un des guides nous a emmené pour une visite de Stone Town, plutôt intéressante, avec un bon niveau d’explication sur l’histoire et l’architecture. Malheureusement, la sortie a été entachée par un moment gênant : le guide nous a accompagné au déjeuner dans un restaurant très touristique (et donc cher), et nous avons découvert à la fin du repas qu’il attendait qu’on paie aussi pour lui, sans prévenir – alors qu’il avait apparemment déjà un déjeuner inclus via son agence. On a ensuite appris qu’il avait fait exactement le même coup à un autre couple de notre hôtel 2 jours plus tôt… C’est le genre de pratique qui, même si elle semble anodine, nuit à la confiance qu’on accorde aux locaux.
Enfin, on a fait l’impasse sur plusieurs activités populaires : Prison Island (où les touristes nourrissent et touchent les tortues géantes), ou encore Salaam Cave, où les tortues sont enfermées dans un bassin et intoxiquées par les produits cosmétiques des visiteurs. On a préféré ne pas encourager ces pratiques.
Avec du recul, on aurait vraiment aimé passer par une agence engagée, même plus chère, pour vivre des expériences qualitatives, respectueuses et humaines. C’est une grosse leçon de ce voyage. La prochaine fois, on saura.
On voit souvent, sur les réseaux ou en excursion, des touristes qui sortent des étoiles de mer de l’eau pour les prendre en photo. Pourtant, ce geste peut leur être fatal. Les étoiles de mer respirent sous l’eau. Dès qu’on les sort, elles commencent à suffoquer. Et même quelques minutes à l’air libre peuvent suffire à les tuer. Les produits corporels qu’on porte (crème solaire, parfum, gel douche…) peuvent aussi les intoxiquer gravement, même sans les sortir de l’eau. L’étoile de mer dans la grille photo au-dessus est morte. Elle avait été sortie quelques minutes plus tôt par un groupe de touristes… guidés par leur propre guide. Et c’est là que le problème se pose : quand un guide vous dit que c’est "OK", on a tendance à lui faire confiance. Mais souvent, ils font ça uniquement pour satisfaire les touristes – pas pour le bien de l’animal. C’est pourquoi, que vous soyez à Zanzibar ou ailleurs, laissez les étoiles de mer là où elles sont. Observez-les, admirez-les, mais sans jamais les toucher. Respecter la vie marine, c’est aussi apprendre à dire non, même quand on vous dit que c’est “autorisé”.
Nous avons séjourné à Uzuri Villa – Boutique Hotel, un hôtel absolument magnifique, situé directement en bord de plage à Jambiani, avec une vue directe sur la piscine et l’océan depuis notre chambre. Un cadre de rêve, apaisant et très bien entretenu, qui a clairement embelli notre séjour.
Ce que nous ne savions pas à l’époque, c’est que l’hôtel est tenu par une Italienne – très sympathique, certes – mais pas originaire de Zanzibar. Et en creusant un peu, nous avons découvert que la grande majorité des hébergements sur l’île sont aujourd’hui gérés par des étrangers, avec parfois très peu de retombées économiques locales. Si nous retournons un jour à Zanzibar, nous ferons en sorte de loger dans un établissement tenu par une personne locale, pour soutenir davantage l’économie zanzibarite.
Côté restauration, la nourriture était bonne, mais pas exceptionnelle, et plutôt chère comparée au coût de la vie sur l’île.
Enfin, évitez de réserver vos activités via l’hôtel : même si c’est pratique, les prix sont souvent élevés et la qualité pas forcément au rendez-vous. Mieux vaut passer par des prestataires locaux ou des agences engagées après vous être bien renseignés.
Si vous êtes en lune de miel, prévenez directement l’hôtel ! Nous l’avions signalé à notre agence de voyage, mais l’information ne leur avait pas été transmise… et nous avons appris 1h avant de partir à l'aéroport pour le retour que les jeunes mariés avaient droit à deux massages de 30 minutes et un dîner les pieds dans le sable. Dommage de passer à côté à cause d’un oubli.
Zanzibar, on l’attendait comme la cerise sur le gâteau de notre voyage. Une parenthèse paradisiaque après la poussière des safaris. Sable blanc, mer turquoise, ambiance chill… C’est ce que les réseaux sociaux promettaient.
Mais dès notre arrivée, le rêve a commencé à se fissurer. L’omniprésence du tourisme de masse autour des hôtels nous a frappés de plein fouet. Impossible de sortir sans être abordés en continu par des vendeurs ou des rabatteurs. Amine, toujours à l’aise dans les échanges, prenait les choses avec le sourire — mais moi, je me sentais clairement mal à l’aise. Résultat : on est restés beaucoup plus à l’hôtel que prévu, alors qu’on avait tellement envie de découvrir l’île autrement.
Aujourd’hui, l’île connaît une forte montée en fréquentation… mais ne semble pas encore prête à l’encadrer durablement. Tout semble pensé pour profiter au maximum du touriste, quitte à compromettre l’éthique ou la qualité de l’expérience. Et le plus frustrant, c’est qu’on ne s’en rend compte qu’une fois sur place.
Zanzibar nous a surtout appris une chose essentielle : il ne faut pas tout croire sur catalogue. Ce n’est pas parce qu’une activité est proposée par un hôtel 5 étoiles qu’elle est éthique. Et ce n’est pas parce qu’un lieu est populaire sur Instagram qu’il est respectueux de l’environnement ou des animaux.
Entre autres exemples :
On a aussi été frustré de ne pas pouvoir explorer plus librement. Nous sommes restés 5 nuits à Jambiani, ce qui nous a limité dans la découverte. Avec du recul, on se dit qu’un changement d’hébergement au bout de 2-3 nuits nous aurait permis de mieux comprendre les différentes facettes de l’île.
Heureusement, quelques belles découvertes ont rattrapé ce tableau. Maalum Cave, par exemple, a été un vrai coup de cœur : respect des lieux, sensibilisation des visiteurs, contrôle du nombre de personnes, aucun animal en captivité, restaurant local, et même un spa naturel en plein air. On sent un vrai engagement, et pas juste une façade.
Au final, Zanzibar nous a profondément déçu, non pas parce que l’île n’a rien à offrir – bien au contraire – mais parce que le décalage entre le rêve vendu et la réalité est grand. Et parce qu’il est difficile d’y voyager de manière éthique sans beaucoup d’efforts, de recherches et de vigilance.
Est-ce qu’on y retournera un jour ? Peut-être. Mais si c’est le cas, ce sera autrement : en choisissant mieux nos hébergements, en fuyant les circuits trop touristiques, et en allant à la rencontre des acteurs locaux engagés.
La Tanzanie est un pays très riche culturellement, avec plus de 120 ethnies différentes qui cohabitent en paix. La population est globalement très accueillante, chaleureuse et curieuse.
Côté religion, la majorité des Tanzaniens sont chrétiens, mais Zanzibar est à plus de 95% musulmane, avec une culture très différente du continent. On y retrouve une forte influence swahilie, arabe et indienne.
Il est important de respecter les coutumes locales, surtout à Zanzibar : on évite les tenues trop courtes ou trop moulantes dans les villages ou à Stone Town (les bikinis restent ok sur la plage ou dans les resorts).
Quelques mots de swahili à connaître :
6460 $
100 $
120 $
100 $
100 $
1800 $
36 $
40 $
130 $
20 $
500 $
8150 € = 9500 $
Ce voyage en Tanzanie nous a coûté très cher, c’est vrai. Mais c’était notre lune de miel, et on voulait vivre quelque chose d’unique, d’inoubliable. On a économisé pendant plus d’un an pour pouvoir se l’offrir — en mettant de côté petit à petit, en priorisant cette expérience plutôt que d’autres. Et franchement, on ne regrette rien. Ce voyage n’a pas été parfait (aucun ne l’est), mais il nous a profondément marqué. C’était le voyage d’une vie : des paysages incroyables, des moments magiques, et des souvenirs gravés pour toujours.
La Tanzanie restera pour nous un voyage inoubliable, dans tous les sens du terme.
Inoubliable positivement, grâce à une expérience safari qui a dépassé toutes nos attentes. Voir les Big Five, découvrir cinq parcs aux paysages à couper le souffle, observer les animaux dans leur habitat naturel… C’était à la fois puissant, émouvant, et profondément enrichissant. Et franchement, 4 à 5 jours de safari, c’est le format idéal : ni trop court, ni trop long, juste ce qu’il faut pour profiter à fond sans s’épuiser.
Mais aussi inoubliable négativement, à cause de notre déception concernant Zanzibar. Entre les pratiques peu éthiques, la pression touristique omniprésente, et le décalage total avec l’image paradisiaque vendue sur les réseaux, nous avons été choqués, frustrés… et plus conscients que jamais de l’importance de voyager de manière responsable.
Si vous prévoyez de visiter Zanzibar, on vous conseille de ne pas rester au même endroit comme nous l’avons fait. L’idéal serait de partager votre séjour entre le sud et le nord de l’île (2 à 4 jours dans chaque zone), pour découvrir des facettes différentes et sortir un peu des sentiers battus.
Ce voyage nous a fait grandir en tant que voyageurs. Il nous a offert des souvenirs incroyables, des leçons importantes, et surtout l’envie profonde de voyager mieux.
Et qui sait, peut-être que nous retournerons un jour à Zanzibar… mais dans quelques années, quand l’île aura, on l’espère, gagné en maturité touristique. Et cette fois, avec l’intention de découvrir toute l’île, de manière plus consciente et engagée.
Je suis persuadée qu’on peut tous voyager autrement, à notre échelle. Sur Voyager Mieux, je mêle conseils pratiques et récits de terrain, pour inspirer sans culpabiliser.